Intervention de Bernard Golse sur France-Culture
24 janvier 2022

 Pour se sentir être, il n'y a besoin de personne...

"Dans la période intra-utérine, on peut parfois voir sur les échographies fœtales un fœtus qui vient coller son dos contre la paroi utérine, qui s'en va, revient, attrape le cordon ombilical, le lâche... On ne sait pas très bien ce qui se passe dans la tête d'un fœtus, c'est tout le mystère, mais il est plausible de penser qu'il est un organisme vivant qui se sent être, pour qui ce sentiment c'est simplement vivre. Le fœtus in-utero n'a encore aucune idée de ce qu'est l'environnement, la mère, le père... La mère n'est pas un objet extérieur à lui, c'est lui qui est dedans, enfoui, inclus, il fait partie du corps de la mère. Se sentir être, donc, ne passe pas par la question de l'autre."
Bernard Golse

... Mais pour se sentir exister, le bébé a besoin de l'autre

"Puis ce sentiment d'être se transforme en sentiment d'exister. Dans "exister", il y a "ex" qui renvoie justement à l'environnement, à l'entourage, à l'autre, c'est-à-dire à la rencontre du bébé avec le regard, avec l'autre, avec le fonctionnement psychique de l'autre. Se sentir être, on peut en être capable tout seul. Se sentir exister passe par l'autre. Winnicott a écrit un très bel article qui s'appelait "Le visage de la mère comme miroir pour le bébé" : quand le bébé regarde la mère, bien sûr il regarde la mère, mais il regarde la mère qui le regarde, et se sentir exister passe par le regard de l'autre sur soi, passe par la reconnaissance qu'un autre que soi existe à l'extérieur."
Bernard Golse

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